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Comme nous l'avons vu précédemment, l'inconvénient de l'utilisation d'huile raffinée (sur un véhicule non modifié à cet usage) permet difficilement de dépasser 30% d'huile pour 70% de gazole.
Notre objectif de rouler au ``pur bio-carburant" nous a amené à réfléchir à une méthode d'amélioration de l'huile pour éviter le recours au gazole.
Le fruit de nos cogitations est la Transestérification éthylique partielle d'où le nom du carburant dérivé le TEEP pour Trans-Ester-Ethylique-Partiel.
Le principe théorique est assez simple : transformer une molécule lourde du fait de sa structure à 3 chaines (Triglycéride : triester d'acide gras) en trois molécules beaucoup plus légères (monoesters d'acide gras). On passe ainsi d'une huile visqueuse à un carburant beaucoup plus fluide et donc : - traversant plus facilement le filtre à gazole, - beaucoup plus facile à pulvériser, - beaucoup plus facile à enflammer, - figeant beaucoup mois vite à froid (gain de 6°C environ) est donc plus facilement utilisable en hiver.
Chimiquement, on remplace la glycérine des Triglycérides (constituants principaux des huiles) par de l'Ethanol. (Voir animation).
Pratiquement, nous avons cherché à simplifier au maximum le processus afin de le rendre facile à réaliser concrètement. Les choix que nous avons retenus après quelques tatonnements sont les suivants : - pas de chauffage (travail à température ambiante de préférence supérieure à 18°C. N'oublions pas que nous sommes des obsédés des économies d'énergie). - pas de catalyseurs qu'il faudrait ensuite éliminer d'où complications, surcoûts, pollution et surconsommation d'énergie. - pas de recherche de pureté du produit final, le seul objectif étant ``que ça marche dans le moteur". Ceci afin d'éviter encore une fois complications technologiques et surconsommations énergétiques. - choix de produits provenant de la biomasse, peu toxiques et faciles à se procurer. Nous avons préféré l'éthanol (non toxique, issu de la biomasse, théoriquement aboutissant à un carburant plus facile à enflammer dans le moteur) au méthanol (très toxique, issu de l'industrie pétrochimique).
Nous avons donc conçu un pilote de laboratoire fonctionnant en discontinu dans le but de mettre au point le carburant, de le tester sur notre bonne vieille 205 XAD et nous avons roulé durant 10.000 km sans une goutte de gazole et sans problème.
Le fonctionnement du moteur correspondant à peu près à notre précédent mélange 30% d'huile + 70% de gazole. C'est à dire démarrage à froid un peu difficile, voire très difficile par - 15°C, mais fonctionnement à chaud (après 1 à 2 minutes) tout à fait correct : - pas de surconsommation notable, - plus de souplesse à bas régime, - pas de fumées particulières, - pas d'effet d'encrassement du moteur. Nous avons même croisé des véhicules immobilisés sur aire d'autoroute à cause de gazoles figés... |
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